Lueurs de l’aube sur la Place de l’Etoile

C’est le petit matin, je me balade autour de la place de l’à‰toile, à  l’heure de pointe un jour de semaine. Tandis que les douces lueurs de l’aube teintent de dégradés mauve et rose un ciel d’automne bien couvert, les véhicules de toutes sortes circulent autour d’un Arc de Triomphe encore endormi et imperturbable face à  ce défilé quotidien et incessant. Voitures, deux-roues et camions tentent se frayer un chemin dans cette jungle mécanique o๠règne en maà®tre la loi du plus fort : des véhicules de la fourrière, garés sur le bord de la place, démarrent en trombe tous gyrophares allumés, s’imposant aux autres véhicules pour traverser en un éclair la Place de l’Etoile, probablement pour aller retirer un véhicule mal garé plus loin sur les Champs Elysées.  Un gros camion poubelle arrive un peu plus tard sur la place, klaxonnant de manière ininterrompue, accélérant et freinant brutalement, manÅ“uvrant de faà§on intimidante pour inciter les petites citadines, qui progressent non sans peine dans ce chaos, à  « bien vouloir » lui céder le passage… Puis c’est au tour de véhicules officiels, de grosses berlines Citroà«n noires aux vitres teintées, gyrophares bleus allumés et sirènes hurlantes, de traverser rapidement cette place. Une jungle urbaine o๠s’effacent bien trop souvent les notions de courtoisie et de respect de l’autre, une place synonyme de cauchemar pour de nombreux automobilistes… et leurs assureurs…

La place de l'Etoile et l'Arc de Triomphe sous les lueurs de l'aube
La Place de l’Etoile et l’Arc de Triomphe sous les lueurs de l’aube

N’ayant pas pris de trépied avec moi, l’appareil photo est posé sur la souche d’un arbre au bord de la place de l’Etoile. La sensibilité ISO réglée sur le minimum (100 ISO), et l’objectif fermé à  f18, me permettent malgré une ambiance déjà  très lumineuse d’exposer ce paysage de jungle urbaine au capteur de mon Nikon pendant deux petites secondes. Deux secondes, ce n’est pas grand chose, mais quand tout est constamment en mouvement dans une scène, cette vitesse d’exposition est suffisante pour « effacer » du paysage les objets en mouvements, ne laissant apparents que les phares des véhicules, lesquels dessinent alors de belles trainées lumineuses, presque fantomatiques. L’Arc de Triomphe et les pavés de la Place de l’Etoile quant à  eux, de par leur immobilité, sont les seuls éléments à  rester visibles dans cette composition. Et comme par magie ce paysage de jungle urbaine finit par reprendre l’aspect tant apprécié d’un Paris romantique de carte postale….

Paysage urbain : La Défense

Paysage urbain par excellence : les tours du quartier d’affaires de la Défense, situées à  l’ouest de Paris, photographiées depuis un des meilleurs points de vue de la capitale, la Tour Eiffel (photo prise ici depuis le premier étage). Une photo certes très classique, ce même paysage, avec le palais de Chaillot au premier plan étant  publié par dizaines de milliers d’exemplaires sur le net et les réseaux sociaux par les très nombreux touristes qui fréquentent  chaque année cette bonne vieille Tour Eiffel. Ce paysage urbain reste malgré tout bien agréable à  (re)voir et à  (re)photographier, et peut en outre faire office de très bon fond d’écran. 😉

Paysage urbain : les gratte-ciels de la Défense (Paris)
La Défense, vue depuis le 1er étage de la Tour Eiffel (Paris)

Ce jour là  j’avais également de très bonnes conditions météo pour la prise de vue. Certes le ciel était couvert (ce qui n’est aucunement gênant, car je trouve plus intéressant de photographier un paysage urbain avec un ciel raisonnablement nuageux plutôt que d’un bleu trop uniforme), mais l’absence de brume (certains diront de pollution…) par cette journée bien ventée permettait au final de vraiment bien profiter du panorama et de prendre des photos bien contrastées.

Cadenas sur le Pont des Arts

En se promenant à  Paris du côté  du Pont des Arts, on peut remarquer de nombreux reflets dorés qui ornent les rambardes  de cette passerelle piétonne sur toute leur longueur.  Au premier abord, on pourrait croire qu’il s’agit encore des nombreuses dorures à  l’or fin omniprésentes sur de nombreux sites et monuments un peu partout dans la capitale. Et pourtant, en s’approchant un peu plus de cette élégante passerelle à  la structure de bois et de métal bien frêle (construite entre 1801 et 1804, elle fut rebà¢tie entre 1981 et 1984 après un effondrement partiel en 1979), on se rend vite compte que l’on a affaire à  un phénomène bien singulier dans le paysage parisien : des milliers de cadenas, appelés cadenas d’amour, sont accrochés, entremêlés, superposés, sur les grilles, les rambardes, et même pour quelques uns enchaà®nés sur les lampadaires…  On y trouve bien entendu les classiques cadenas en laiton, qui donnent à  la passerelle ces reflets dorés vus de loin, mais aussi des cadenas de toutes formes et couleurs, certains en forme de cÅ“ur, d’autres à  code, et même des chaà®nes de vélo là  aussi souvent disposées en forme de cÅ“ur… Tous sont gravés ou marqués à  l’encre indélébile des initiales ou des prénoms des couples qui ont voulu laisser ici une trace de leur passage. Et les clés  de ces cadenas ? On peut supposer qu’il y en a autant qui reposent au fond de la Seine… Retirés en mai 2010 par un étudiant des Beaux-Arts pour en faire une sculpture (et qui aurait apparemment devancé un souhait de retrait de ces « ornements » de la part de la municipalité), les cadenas d’amour n’ont pas tardé à  faire leur retour en grand nombre sur le Pont des Arts…

Le Pont des Arts était déjà  depuis longtemps un lieu connu des romantiques, offrant une vue magnifique sur la Seine, le Pont-Neuf et l’à®le de la Cité, et situé entre le Palais du Louvre et l’Institut de France. Cette pratique est très récente à  Paris (probablement à  partir de 2008 selon les quelques sources qui abordent le sujet sur le net), et viendrait à  l’origine d’Europe de l’Est (lire cet article qui leur est consacré sur Wikipedia notamment). Depuis, de nombreux autres ponts commencent à  voir fleurir ces décorations insolites…

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Cadenas d'amour sur le Pont des Arts à  Paris

Des milliers de « cadenas d’amour » fixés sur les rambardes du Pont des Arts (Paris, France)

Fontaine Saint-Sulpice

Magnifique monument érigé entre 1844 et 1847 sur la place Saint-Sulpice, face à  la faà§ade de l’église du même nom, cette fontaine est ornée de statues représentant quatre évêques catholiques, d’o๠son nom « Fontaine des quatre points cardinaux ». Cette fontaine, qui a été restaurée en 2008, est un monument remarquable qui vaut le détour si vous passez par le 6° arrondissement de Paris…

La fontaine Saint Sulpice, Paris, 6° arrondissement

La Fontaine Saint-Sulpice

Les plus beaux paysages de 2011

Voici une petite rétrospective de quelques uns des plus beaux paysages naturels ou urbains que j’ai eu la chance de photographier en 2011.

Paysage de dunes : La Pointe de l'Espiguette. Une belle et grande étendue de sable et de dunes, à proximité Port Camargue et du Grau du Roi, qui retrouve un état presque sauvage lorsque l'hiver arrive et que ce site naturel se retrouve déserté par les touristes et estivants...

 

Des flamants roses, de magnifiques oiseaux et une espèce protégée, qui nichent par milliers dans le parc naturel de Camargue.

 

Photographier des paysages, c'est aussi photographier les saisons : le printemps, avec ses floraisons et premiers feuillages d'un vert tendre qui laisse encore passer la lumière du soleil...

 

...ou encore l'automne, probablement la saison la plus photogénique avec ses couleurs vives ses teintes chaudes....

 

...et ses paysages parfois embrumés en forêt dans la fraà®cheur du petit matin.

 

L'intervention de l'homme sur les paysages n'est pas toujours négative. Ainsi, le lac artificiel du Salagou, créé initialement dans les années 60 pour des besoins d’irrigation, est un endroit magnifique, o๠le ciel bleu qui se reflète à la surface du lac contraste avec une terre rouge vif, la Ruffe, une couleur caractéristique de ce sol argileux saturé d'oxyde de fer qui recouvre les plaines cette région de l'Hérault...

 

Paysages de montagne : de belles routes sinueuses qui traversent des parcs naturels préservés. Des alternances de vallées, pics et forêts, photographiés dans les Alpes autrichiennes. Voilà une idée pour ceux qui veulent prendre un grand bol d'air pur en pleine nature pendant l'été, bien loin de l'affluence des plages et cités balnéaires...

 

Il y a aussi certains paysages qui peuvent être qualifiés de paradisiaques. J'ai ainsi pu cette année revenir photographier les lacs et cascades de Plitvice, en Croatie. Il s'agit très certainement d'un des sites naturel qu'il faut avoir vu au moins une fois dans sa vie. Cette alternance de dizaines de lacs aux eaux turquoises et d'autant de cascades, peut par moment donner l'impression au visiteur d'avoir trouvé un petit paradis sur terre.

 

Paysages d'Orient : la belle Istanbul, à la frontière de l'Europe et de l'Asie, une mégapole étonnante et incontournable, qui émerveille par ses couleurs et ses contrastes, entre mosquées, bazards, rues commerà§antes, et activité maritime intense sur le Bosphore.

 

Paysages romantiques : qui n'a jamais rêvé d'une balade en gondole sur les innombrables canaux de Venise ? Venise, une ville presque mythique oà¹Â il fait bon se promener dans les ruelles, fuent-elles bondées de touristes à la pleine saison. Une ambiance que l'on ne peut trouver nulle-part ailleurs, et des monuments tous aussi splendides les uns que les autres, du magnifique pont Del Rialto, à la légendaire place St Marc...

 

Des canaux de Venise, nous passons à ceux d'Amsterdam. Ce n'est pas le même climat, ni la même ambiance, mais Amsterdam n'en reste pas moins une ville unique en son genre, à parcourir à pied... ou à vélo.

 

Paysages urbains en noir & blanc : une rue de Paris, photographiée sur les pentes de la Butte Montmartre. Une image typique du Paris romantique, qui invite à flà¢ner sur ces escaliers et ruelles piétonnes, avec vieux lampadaires et toits parisiens pour toile de fond...